Journée de mobilisation le 18 novembre
Manifestation nationale contre le projet de loi de prévention de la délinquance le 18 novembre à Paris
PARIS (AP) -- Plusieurs syndicats des personnels de l'assistance sociale, de l'éducation, et de la justice appellent à une manifestation nationale, le 18 novembre à Paris, contre le projet de loi Sarkozy de prévention de la délinquance, texte qualifié de "liberticide" par ses détracteurs, a-t-on appris jeudi auprès de la FSU. "Basé sur le contrôle et le fichage de larges catégories de population et notamment des enfants scolarisés, le projet (...) organise une mise sous surveillance généralisée de la population et aggrave considérablement la répression", estime la Fédération syndicale unitaire (premier syndicat de l'Education et de la Fonction publique d'Etat) dans un communiqué diffusé jeudi. "Il va à l'encontre de ce qui serait nécessaire à une véritable politique de prévention. Aucune mesure visant à l'amélioration d'actions réellement préventives dans les domaines de l'éducation, de l'accompagnement social et du soin n'est envisagée", déplore la fédération.
"Avec les organisations syndicales de travailleurs sociaux, de médecins, de psychiatres, de santé, d'éducation, de magistrats, d'avocats et des associations", la FSU appelle "tous les personnels à participer massivement à la manifestation nationale du samedi 18 novembre 2006 à Paris, et aux actions unitaires qui suivront". Présenté le 28 juin dernier, le projet de loi doit être discuté cet automne au Parlement. Il ambitionne de s'attaquer "sans tabou" à toutes les causes de la délinquance, notamment celle des mineurs, après les violences de l'automne 2005 dans les banlieues. Jeudi, en marge d'un déplacement sur le thème de la rénovation urbaine à Villeneuve-La-Garenne (Hauts-de-Seine), le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a proposé un amendement au projet de loi, afin de permettre le renvoi systématique devant une cour d'assises pour toute personne "qui portera atteinte à l'intégrité physique d'un policier, d'un gendarme ou d'un pompier".
La principale proposition du projet de loi porte sur le rôle du maire, dont le ministre de l'Intérieur veut faire le pivot de la politique de prévention de la délinquance, avec notamment le pouvoir de procéder à des rappels à l'ordre à des mineurs et de mettre sous tutelle les allocations familiales. Le projet de loi introduit aussi le concept nouveau d'une "présentation immédiate" au tribunal pour enfants pour les jeunes de 16 à 18 ans, mais la comparution immédiate restera réservée aux majeurs. AP